PROCEZ VERBAL DE W. POULAIN.                 43-
S'ensuivent les préparatifs de la Ligue pour les bar» rïcades, afin de tuer ou prendre le Roy.
Messieurs de la Ligue continuant leurs mauvais des­seins, écrivirent au ducdeGuyse, le prians de leur tenir promesse, et qu'ils étoient en bon nombre pour exé­cuter leur entreprise. Ausquels il fit réponse qu'ils re­gardassent de s'accroître en plus grand nombre d'hom­mes qu'ils pourroient; et du surplus, qu'ils Ten laissas­sent faire: qu'il falloit attendre la commodité, laquelle il ne lairroit passer quand elle se présenteroit. Cette lettre fut apportée par le sieur de M ay ne ville, et fut luë en ma présence au logis de Hotteman, ruë Michel-le-Comte, il y avoit plusieurs du parti : et lors ils commencerent à pratiquer le plus de peuple qu'ils pu­rent , sous le prétexte de la religion ; et les prédica­teurs se chargèrent en leurs sermons de parler fort «t ferme contre le Roy, le dénigrer envers le peuple plus qu'ils n'avoient jamais fait : et ce, pour provoquer le Roy à faire prendre quelqu'un d'eux, afin d'avoir sujet de s'élever contre lui. Ce qui advint enfin par la sédi­tieuse prédication d'un des leurs à Saint Severin, au­quel ils firent vomir en chaire tant de vilaines injures contre le Boy, que Sa Majesté fut contrainte de l'en­voyer querir pour parler à lui. Incontinent ils firent courir le bruit qu'on le vouloit prendre, et se saisir de tous les prédicateurs; et là-dessus Le Clerc avec sa compagnie s'arme secrètement, et se met en embus­cade au logis d'un notaire près Saint Severin, nommé Hatte, pour empêcher ledit prédicateur d'être pris. De quoi le Roy averti, envoya le lieutenant civil Seguier